Cher Christian, mon ami, mon partenaire, je redoutais tellement cette minute ou j’apprendrais que jamais plus , nous nous reverrions. Elle est arrivée glaçante, froide, sans coeur messagère de tristesse et d’abattement. Te connaissant depuis 20 ans , j’ai l’intime conviction que tu m’aurais dit ; Herman arrête de larmoyer, notre amitié ne peut s’effacer parce que je ne suis plus là. Regarde devant toi et que nos souvenirs soient un moteur et non un frein pour continuer à apprécier chaque minute, sans en gaspiller une seule. Décrire ta personnalité en une seule page tiendrait du miracle, tellement ton personnage était atypique. Rien ni personne ne te laissait indifférent, tu avais un avis sur tout que tu défendais âprement pour qui osait dire le contraire. Retenir des dates, des noms, des évènements pour nous c’étaient une torture, toi tu virevoltais avec ta mémoire à tiroirs, personne n’échappait à ton expertise. Combien se sont fait gentiment rappelés à l’ordre pour être présents le jour de leur anniversaire? 200% clubman tu étais un partenaire fiable qu’on préférait côtoyer du même côté du terrain et tant pis pour les autres. Winner à tout crin, il t’arrivait de contester un point litigieux avec une telle véhémence, qu’il devenait impossible à ton adversaire de dire le contraire. Ton slice perforait les équipes adverses qui dépités déposaient les armes devant une telle résistance. Tu n’étais pas peu fier d’avoir gagné un classement et être devenu 30/1. Lors des prochains interclubs tu allais pouvoir profiter de ce classement mérité. Malgré que nous ayons le même âge, ta forme physique me laissait pantois qu’il m’arrivait de la jalouser. Ancien du foot, les lendemains de matchs étaient très animés en commentant la prestation des joueurs et le choix des sélectionneurs. Les commentateurs en prenaient aussi pour leur grade, un en particulier t’énervait pour ne pas le citer: Philippe Albert. T’avoir avec Alain dans nos équipes d’interclubs rassurait notre coach Nicolas sur l’issue des rencontres, malgré que parfois ton impatience à terminer un point.
Je continue… m’était nos nerfs à rude épreuve. Mais tel le phénix tu renaissais pour l’emporter. Aujourd’hui le team Eugène est orphelin et doit continuer à trouver la motivation pour que de là haut tu sois fier de nous. Nous n’entendrons plus ta voix haut perchée mais ton empreinte planera encore pour quelques années. Salut l’artiste, hasta la vista.